LEZARD CATALAN contre MARBRE BLANC PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 30 Juillet 2015 13:00

Le défrichement d'une nouvelle carrière à VINGRAU suspendue par le juge des référés

Alors que les Corbières catalanes sont livrées depuis des années à la perforation des carriers, l'autorisation préfectorale de destruction d'espèces protégées pour un nouveau front de taille a été contestée en urgence devant le juge des référés de Montpellier par notre fédération.

Selon des procédures particulièrement bien huilées entre la DREAL (Service de l'Etat à Montpellier) et le carrier les obligations de maintenir les espèces et les habitats protégés dans un état favorable ne pèsent pas lourd. Même en site Natura 2000, comme c'est le cas dans les Basses Corbières.

Le chantage à l'emploi transpirait de tous les écrits et la préfète a cru en rajouter dans ses écritures pour rendre les défenseurs du site responsables de la disparition de l'Aigle de Bonelli, tout en oubliant que le carrier dispose déjà d'autorisation d'exploiter pour des centaines de milliers de tonnes de calcaire dans le secteur.

Mais attention le calcaire en question est plus blanc ! Même blanc de blanc ! Ce sont les 8 derniers petits hectares de Jurassique français ! Les larmes nous en coulent de poussière !

Pour la préfète CHEVALIER, il ne pouvait s'agir que d'un intérêt public majeur et même de raisons impératives d'intérêt public majeur.

 

L'administration n' est plus indépendante dans ce type d'affaire puisque préfet et sa DREAL assument tout : autorisation de création de la carrière, dérogations de destruction des espèces protégées et évaluation environnementale. Il ne manque que le contrôle de légalité s'il en existe encore un !

Il était prévu en effet de détruire 50 à 100 individus du Lézard catalan (Podarcis liolepis) mais aussi 50 à 100 individus de Psammodrome algire (Psammodromus algirus), reptiles pourtant sur la liste nationale des espèces protégées et en voie de disparition.

Il y avait aussi à raser au passage 50 à 600 pieds de Glaïeul douteux (Gladiolus dubius).

Le juge des référés n'y a pas vu que du blanc mais un grand doute :

  • « le projet d'exploitation de la carrière, malgré la qualité du gisement de marbre blanc du jurassique exploitable sur ce site et les besoins non contestés en marbre blanc de cette qualité, ne peut légalement entrer dans un des cas de dérogation envisagés par l'article L.411-2 du code de l'environnement ; que par suite, et en l'état de l'instruction, le moyen tiré de l'absence de raisons impératives d'intérêt public majeur est de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté du 3 février 2013. »

 

Les travaux de défrichement sont suspendus, ils devaient commencer le 15 août.

Ordonnance de référé du 20 juillet 2015 du Tribunal administratif de Montpellier - Dossier n° 1503629

Pdf de l'ordonnance du juge des référés (fichier : 4,56Mo)

 

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