Décès de Mme Françoise SIROL PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 28 Septembre 2016 20:25

Mme Françoise SIROL, membre fondateur de la FRENE 66 et Présidente de l’Association de Préservation de l’Etang et des Zones humides de Canet est décédée le 25 septembre. Lors de la cérémonie religieuse à l’église St Jacques de Canet-Village qui s’est tenue le 28 septembre, un message du Président de la FRENE 66 a été lu pour lui rendre hommage. Le voici.

Des liens multiples se sont tissés entre Mme Françoise SIROL, notre fédération et ses adhérents dans les combats communs de la vie associative.

Car Françoise SIROL était une femme de combats pour défendre la cause de l’écologie, pour le respect de la nature, pour l’amour de cette terre du Roussillon et de ce merveilleux site de l’Etang de Canet-St Nazaire où elle vivait.

Chacun d’entre nous se remémore certainement les liens personnels et affectifs avec Françoise SIROL. En tant que président d’une association qu’elle a animée dès les premiers instants et alors qu’elle organisait l’association de défense de l’étang et des zones humides de Canet, je dois évoquer une richesse supplémentaire : celle des liens collectifs qu’elle a aidé à construire, à fortifier lors de nos rencontres annuelles chez elle, au mas Tayou.

Au moment où la société se préoccupe davantage de réseaux sociaux que de vie sociale, le caractère lumineux de ces journées organisées par Françoise SIROL ne pourra que croître.

Au moment où la société marchande se préoccupe davantage de segmenter les clientèles, le caractère généreux et convivial de ces journées restera dans nos cœurs.

Au moment où la société ne fait plus confiance à la politique, le caractère bénévole et associatif de ces journées apparaitra comme un défi à l’air du temps, une source de résistance et de rénovation.

Des poètes comme Alphonse Daudet ont chanté la lumière du Vaccarès et du Midi, des artistes comme Frédéric Bazille ou Etienne Terrus l’ont peinte mais aujourd’hui elle n’éclaire plus sur la côte catalane que des paysages largement dégradés où la nature a été expulsée.

C’est pourquoi le combat pour la survie de l’Etang de Canet reste un combat exemplaire. Par le vécu de sa famille, par l’expérience acquise du fonctionnement de cette lagune, Mme SIROL a contesté les aménagements successifs mettant en péril un équilibre biologique déjà fortement traumatisé par l’urbanisation galopante alentours.

Souvent sollicitées par des citoyens ne sachant que faire face aux dégâts portés à l’environnement, les associations manquent de poids et d’influence. La tendance est d’ailleurs à la crainte de se faire remarquer et même dans certains cas à la peur de représailles.

Etre responsable d’une association nécessite un savoir faire, être responsable d’une association écologiste nécessite de ne pas avoir froid aux yeux. Françoise SIROL avait une autorité naturelle et elle n’avait pas froid aux yeux pour affronter, souvent d’une façon épistolaire, les potentats incrustés dans les mairies, les syndicats intercommunaux ou les administrations.

Cependant dans l’affaire de la digue de ceinture de l’étang - qui selon l’administration devait permettre de combattre les inondations – elle avait dû aller jusqu’au conseil d’état. C’est avec un humour un brin acide qu’elle réalisa qu’avec la digue, elle ne serait plus seule à être coupée du monde à la moindre incartade des Llobères ou du Réart. La mobilisation des inondés n’arrivant malheureusement que trop tard, c’est grâce à elle que la ceinture absurde fut condamnée.

De la Cerdagne, de la Côte des Albères ou de la plaine du Roussillon les adhérents de nos associations sont venus à Canet et ont partagé avec Françoise SIROL et ses proches des moments forts de sympathie et d’échanges, aujourd’hui nous partageons notre tristesse mais le chemin d’espérance tracé par ses soins reste le notre.


Voyageur, le chemin
C'est les traces de tes pas
C'est tout; voyageur,
il n'y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler
Voyageur! Il n'y a pas de chemins
Rien que des sillages sur la mer.
Tout passe et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer

Antonio Machado

 

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