Perpignan-la-cata : début de siècle tragique pour les espaces verts PDF Imprimer Envoyer
Dimanche, 07 Janvier 2018 14:04

Avec moins de 10 m2 d’espaces verts par habitant, la ville de Perpignan est en queue de peloton des villes de plus de 100 000 habitants en Europe (Fuller, R. A. and Gaston, K.J. (2009). The scaling of green space coverage in European cities). Elle n’est absolument pas prête pour répondre aux besoins de la population, notamment pour la maintenir en bonne santé (UK National Ecosystem Assessment).

Et le peu qui existe se trouve aux prises d’aménagements urbains qui  les minéralisent et leur ôtent  tout intérêt esthétique ou récréatif.

Le « rafraîchissement » du Square Bir-Hakeim

La maltraitance du seul espace vert au centre-ville de Perpignan prend un tour encore plus irréversible. Il y a eu le grand chantier d’éradication des haies et des bosquets avec une minéralisation qui consistait à implanter des kilomètres de bornes  autour de pelouses improbables. C’était le temps du maire « architecte -urbaniste »  qui n’avait pourtant fait carrière qu’à l’Equipement.

Puis il y a eu le massacre absolu de 40 platanes et autres arbres de hautes tiges. C’était le temps de la municipalité  à doctrine sécuritaire, surtout pour les arbres, moins pour les automobiles  mais qui cachait un probable profit puisqu’il a été impossible d’avoir une réponse du maire sur les recettes de la vente de ces magnifiques billots expédiés ultra montes.

Aujourd’hui c’est au tour des poètes de la municipalité de prendre le relais pour nous vendre « l’harmonie des couleurs ». Une façon de nous faire passer l’envie de profiter d’une ombre séculaire qui n’existera plus.

La destruction du jardin exotique de la Digue d’Orry

C’est encore incroyable mais  les travaux de l’avenue Torcatis sont toujours en cours depuis 2016 et ils emportent avec eux le Jardin dit  exotique de la Digue d’Orry. Une visite du chantier s’impose pour un lieu inscrit au patrimoine végétal de la ville et dont le Petit Futé indique :

« Situé sur l'avenue Torcatis, ce jardin se déploie sur 13 000 m², ce qui en fait l'un des plus grands jardins de la ville et le plus beau certainement aussi. Il possède un magnifique secteur exotique avec plus de 208 espèces de tous les coins du globe, dont 25 espèces de palmiers. Vous parcourrez une zone de plantes tropicales humides et découvrirez à d'autres endroits des plantes méditerranéennes à caractère plus sauvage. Du jardin exotique de la Digue d'Orry, vous aurez une belle vue sur les berges de la Têt, particulièrement propice à l'observation des oiseaux. »

Hélas, le beau jardin n’est que désolation avec des indications de chantier très symboliques sur  des arbres à couper et sur le béton à couler. Un jeune Araucaria - l’un des rares spécimens sur la ville (à notre connaissance il n’en existe qu’un autre dans une propriété du Haut-Vernet)  - va notamment faire les frais de ce tohu-bohu qui ne ressemble à rien et qui a soulevé le mécontentement des riverains sans aboutir à aucun fléchissement de la municipalité.

Celle-ci n’est pas prête à écouter un raisonnement écologique alors qu’elle a fait partir - par des travaux sans fin -  la vie commerciale de l’avenue Torcatis.

La belle vue sur la Têt est tout aussi compromise par des travaux d’éradication de toute végétation et la création d’une sorte de chenal ressemblant plus à un égout qu’à une rivière. C’est ce qui doit sans doute être considéré comme « une réappropriation de la Têt », chère aux doctrinaires de l’Archipel.

 

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